CITY ¤ E. KEvin SUllivan

Après avoir déposé ma valise à l'endroit qu'on m'a indiqué, je tends mon billet à l'hôtesse de l'air, qui décide de l'enregistrer. Je lui fais un sourire poli, sans plus, plongé dans mes pensées. Aujourd'hui, je pars pour les Bahamas. Comme ma sœur est partie avant moi, parce qu'elle avait besoin de partir d'ici, elle aussi. Comme beaucoup de gens, j'ai besoin de vacances, j'ai besoin de faire le point sur ma vie. Et pour cela, je pars à destination des Bahamas, un lieu paradisiaque. À seulement trente ans, j'ai vécu un peu trop de choses traumatisantes. Je viens de Denver, d'une famille de cinq enfants, les Sullivan. Je suis le deuxième plus âgé, am sœur aînée ayant quelques années de plus que moi. Il y a les jumeaux, la plus jeune, Maïke, aussi. Je fais partie d'une vraiment grande famille, à un point qui s'en avère surprenant. Mais on s'y fait, pour être tout à fait honnête.

Je dois parler de moi, il me semble, c'est donc ce que je vais faire, même si ma vie a un très fort accent de banalité. Comme je le disais plus haut, je suis le second de mes parents sur cinq enfants. Je m'appelle Evan Kevin Sullivan, mais j'ai toujours préféré qu'on m'appelle par mon second prénom, qui a fini par devenir mon prénom principal. Je suis né un peu avant les fêtes de fin d'année, ce qui a fait une sorte de cadeau de Noël à mes parents, j'imagine. J'ai eu une famille aimant, j'en ai toujours une d'ailleurs, et je n'ai absolument pas à me plaindre de ce côté là. Loin de là, pour être honnête. Des cinq, je me rappelle très clairement que j'ai toujours été celui qui aimait le plus bouger, toujours. Certains médecins allaient jusqu'à dire que j'étais hyperactif bien que ce ne soit pas le cas, en vérité. Dès qu'on trouva un moyen de canaliser mon énergie, le sport, en fait, je me calma. Je jouais du football américain surtout, mais également du hockey sur glace. Ces deux sports devinrent rapidement ma passion.

Au lycée, on ne peut pas dire que j'étais le premier de la classe, ni même le dernier. J'étais dans la moyenne, je m'en sortais sans vraiment trop ramer, et ça allait bien comme ça. Quand je suis sorti du lycée, je ne voulais pas faire de mon sport favori mon métier. Enfin, de mes sports favoris, en réalité, puisqu'il y avait à la fois le hockey sur glace et le football américain. Plutôt que d'aller à l'université, j'ai décidé d'essayer de devenir pompier. J'ai réussi à passer les examens, tout comme mon meilleur ami les a réussit. Ma vie, jusque là, allait très bien.

Voilà dix ans que je pratiquais mon métier quand il y a eu un accident. Je m'en rappelle comme si c'était hier, en fait. On devait éteindre un incendie dans une maison, un incendie criminel. Mon meilleur ami est entré pour essayer de sauver une petite fille, je l'ai suivi pour lui dire que c''était trop dangereux quand j'ai vu une partie du plafond de cette maison à étage tomber et lui bloquer la sortie. Il s'est mit à tousser, alors que je faisais de mon mieux pour dégager l'entrée. Il a finit par perdre connaissance malgré les protections, et j'ai vu les flammes le consumer sans pouvoir rien faire. Cela fut un véritable trauma pour moi, abominable. C'est d'ailleurs pour ça que je pars aux Bahamas. J'ai dû voir un psy après avoir quitté mon boulot, ne tenant plus à rester dans cette caserne alors que je me sentais terriblement mal et coupable de la mort de mon meilleur ami. 

Je suis maintenant dans cet avion à destination des Bahamas pour recommencer une nouvelle vie. Une fois arrivé, j'essaierais de trouver un nouveau boulot, de m'installer. Je ne veux pas retourner à Denver, je ne peux pas, je n'en suis pas capable. Ce n'est pas ma faute, c'est comme ça, c'est plus fort que moi. Je vais donc tâcher de recommencer une nouvelle vie aux Bahamas, de vivre heureux de nouveau. J'ai trouvé un boulot d'agent de sécurité, comme j'aime l'action et les trucs comme ça, ça devrait aller. Je me suis installé dans un bungalow fournit par l'hôtel où je travaille, tout comme ma sœur, tout comme mes frères. Une nouvelle vie s'offre à moi, un renouveau.